EXTRAIT DES PAROLES | VINGT-ET-UNIEME PAROLE | 2
(1-6)

Dès lors, la prière qui est la nourriture de mon coeur et l'eau de jouvence de mon âme subtile, n'a pas à t'ennuyer parce qu'elle attire et sollicite le zéphir de mes facultés divines qui sont tes amis dans la demeure de mon corps.

En effet, la nourriture et la force d'un coeur qui subit des chagrins et des peines infinis qui le captivent, qui est attaché aux délectations et désirs infinis, on ne peut les obtenir qu'en frappant par la prière à la porte du Miséricordieux Généreux Omnipotent. Ce n'est qu'en se tournant par la prière vers la fontaine de miséricorde d'un Bien- Aimé Eternel équivalent à tout qu'on peut se désaltérer à l'eau de jouvence d'une âme qui quitte ce monde transitoire très rapidement, en poussant des lamentations dues à la séparation et qui a des liens avec la plupart des créatures .

Un principe conscient de l'être humain et une faculté dominicale lumineuse ont évidemment grand besoin de respirer dans les conditions mélancoliques, écrasantes, angoissantes, transitoires et ténébreuses et étouffantes de ce monde, ce principe et cette faculté qui désirent naturellement l'éternité et qui furent créés pour elle et qui sont le miroir d'un Être Eternel et qui se trouvent être infiniment délicats et subtiles. Ils ne peuvent respirer qu'à travers la fenêtre de la prière.

Troisième avertissement: Ô mon âme impatiente! Est-il tant soit peu raisonnable d'angoisser aujourd'hui en pensant aux épreuves du culte et aux peines de la prière et aux troubles causés par les malheurs des jours passés? Et est-il raisonnable de s'impatienter en actualisant le devoir du culte et le service de la prière à venir ainsi que la douleur des malheurs futurs?

Tu ressembles, dans ton impatience, à ce commandant imbécile qui envoie à l'aile droite une de ses principales forces et affaiblit le centre alors que l'aile droite ennemie s'est ralliée à ses forces de droite, leur apportant ainsi une force nouvelle, puis qui envoie une grande force à l'aile gauche alors qu'il ne s'y trouve pas encore de soldats ennemis, et qui ordonne de faire feu, affaiblissant ainsi totalement le centre. L'ennemi comprend la situation, attaque le centre et le déroute.

En effet, tu ressembles à cela. Car les peines des jours passés se sont transformées en grâces aujourd'hui. Leurs douleurs se sont dissipées, leurs plaisirs demeurent. Leurs peines se sont transformées en prodige et leurs difficultés en récompenses. Alors, il faudrait non pas s'en ennuyer mais en tirer un nouvel enthousiasme, un nouveau goût et un effort sérieux pour persister. Quant aux jours à venir, puisqu'ils ne sont pas encore arrivés, s'en embarrasser et s'en inquiéter dès maintenant est une folie comme celle de se lamenter et de gémir en pensant à la faim et à la soif que tu éprouveras à l'avenir. Cela étant la vérité, si tu es intelligent, ne pense qu'au jour présent en matière de culte et dit: "Je passe une heure de ce jour à un service agréable, plaisant et élevé dont la récompense est très grande et la gêne moindre". Alors ton désespoir douloureux se transformera en un doux effort.

Pas d'audio