TRAITÉ À L'USAGE DES MALADES | 25è ÉCLAIR | 21
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VINGT ET UNIEME REMEDE: O frère malade! Dans ta maladie, il y a de la souffrance matérielle; mais un plaisir spirituel qui sup¬primera l'effet de la maladie t'entoure. Parce que, si tu as ton père, ta mère et tes proches; en revoyant les visages doux qui se réveillent de nouveau autour de toi et parce que tu voyais la tendresse très affectueuse que tu avais oubliée autour de toi, les amitiés très cachées, voilées en se réveillant avec amour, ta souffrance matérielle revient à un prix très bas contre tout cela. Aussi, comme les gens que tu servais avec fierté et dont tu essayais de gagner la faveur, te servent en raison de ta maladie, tu es devenu le maître de tes maîtres. Aussi, tu te reposes, tu as reçu de la maladie l'ordre d'arrêter les très dif¬ficiles charges. Sans doute, ta maladie partielle doit te mener au remerciement, non à la plainte, face à ces plaisirs spirituels.
VINGT DEUXIEME REMEDE: O frère qui es atteint d'une maladie grave comme l'apoplexie. Tout d'abord, je t'annonce la bonne nouvelle que pour le croyant l'apoplexie est con¬sidérée comme bénie... J'entendais cela depuis longtemps des saints. Je ne savais pas son
mystère. Un de ses mystères me vint à l'esprit sous cette forme que, pour rencontrer l'Etre Absolu, pour se sauver de grands dangers spi¬rituels et assurer le bonheur éternel, les saints ont suivi volontairement deux principes:
L'un: "se rappeler la mort", c'est-à-dire: comme le monde est passager, on se rappelle que l'on est aussi un invité passager, chargé d'un devoir; ainsi les saints ont travaillé pour leur vie éternelle.
Deuxième principe: pour se sauver de l'é-goïsme des désirs et des pulsions aveugles, ils ont travaillé pour tuer tout cela avec des absti¬nences et l'ascèse. O frère qui as perdu la moitié de la santé de ton corps! A toi, deux principes te sont donnés qui sont involontairement courts et simples, procurant le bonheur et qui t'avertis¬sent continuellement sur la situation de ton corps, le déclin du monde et l'état passager de l'homme. Le monde ne peut plus te noyer et l'inattention te fermer les yeux; en ce qui te con¬cerne, si tu ne veux pas être considéré comme demi-homme, ton âme ne doit pas te tromper avec des pulsions sensuelles, sauve-toi vite de ce malheur, de ton âme.
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