EXTRAIT DES PAROLES | HUTIEME PAROLE | 2
(1-7)

Nous allons suivre en imagination cet homme apparemment tranquille mais angoissé en réalité.

Celui-ci alla par monts et par vaux et arriva dans un désert. Soudain, il entendit un rugissement épouvantable. Il vit un terrible lion surgi d'une chênaie s'élancer vers lui. Dans sa fuite, il se retrouva au bord d'un puits à sec d'une profondeur de soixante mètres. Affolé, il s'y jeta. Arrivé dans sa chute à la moitié du puits, ses mains rencontrèrent un arbre. Il s'y cramponna. Cet arbre qui avait bleui sur la paroi du puits avait deux racines. Un rat blanc et un rat noir s'acharnaient à

les ronger. Il regarda vers le haut et vit le lion faire la sentinelle au bord du puits. En regardant en bas, il vit un terrible dragon la tête redressée. Il s'approchait de ses pieds situés à trente mètres de hauteur. Sa gueule était aussi grande que l'orifice du puits. En regardant sur la paroi, il se vit assiégé d'insectes nuisibles et piqueurs. Il regarda l'arbre: c'était un figuier. Mais ce n'était pas un arbre ordinaire, il portait des fruits de beaucoup d'arbres différents, de la noix à la grenade.

A cause de sa mauvaise réflexion et de son inintelligence, il ne comprend pas que ce n'est pas une situation ordinaire, que ces affaires ne sont pas dife's au hasard, que ces incidents étranges dissimulent d'étonnants mystères. Il ne saisit pas qu'il existe un grand artisanat qui dirige tout cela. Alors que son coeur, son esprit et sa raison se lamentent, son âme instigatrice fait comme si de rien n'était. Elle se bouche les oreilles aux pleurs de l'esprit et, du coeur, et elle se trompe elle-même, et se met à dévorer les fruits de cet arbre comme dans un jardin. Et pourtant, certains d'entre eux étaient vénéneux et nuisibles. Dans un Hadith Divin, Dieu déclare:

 

 

"Je suis selon ce que pense de moi mon serviteur." [1]

C'est-à-dire : "Je traite mon serviteur de la façon dont il me connaît". Ainsi, ce malheureux, à cause de sa mauvaise opinion et de son inintelligence, considéra ce qu'il voyait comme des choses ordinaires et comme la vérité même. Et c'est de cette manière qu'il fut, qu'il est et qu'il sera traité!.. Il ne meurt pas pour échapper à cela, et il ne vit pas non plus: il souffre de cette manière..



[1]J. Bukharî, Tawhid 15,35: Muslim, Tawba, 1; Dhikr 2,19; Tirmidhî. Zuhd, 51; Dâwât 131; ibn Mâja Adab, 58; Darîmî, Riqaq, 33; Musnad, ii 251, 315, 391,412.445. 482,516.

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