SAÏD NURSI | CHAPITRE 1 | 2
(1-6)

Quand Giyaseddin Emre était arrivé à Ankara comme député, son père lui avait conseillé de rendre visite à Bediüzzaman. Emre qui avait pu concrétiser ce souhait en 1954 avec deux de ses amis députés, dit: « Il s'assayait sur un lit de bois. Il était vêtu de blanc comme les personnes importantes de la Mecque et de Medine, qu'on appelle « libada », et portait un turban. Lorsque je suis entré, il s'est levé et m'a embrassé. » (Sahiner, Son Şahitler)

Voici un extrait du texte de la revue d'Osman Yüksel Serdengeçti, écrivain - député emprisonné huit fois: « Il avait des yeux bleu clair, un regard stagnant et calme. Il parlait avec l'accent de l'Est anatolien. Mais on comprenait parfaitement son propos. Il était pâle. (...). C'était la lumière comme son nom. (...) Ses disciples autour de lui se promenaient silencieusement. Cette chambre évoquait un coin de Paradis. »

Ismail Karaçam qui a visité Bediiizzaman en 1953 a écrit dans Les Dernier Témoins: « Quand on entre dans sa chambre, on est imprégné soudain d'une odeur divine. (...) Son habit était blanc comme neige. Son lit aussi était très propre, comme ses vêtements ». De ses yeux jaillissaient quasiment des flèches d'intelligence. Il y avait deux pendules au mur, l'une à l'ancienne et l'autre nouvelle, au bord de sa table de chevet il y avait des reliures de Coran et des livres.

On a baisé ses mains maigres et délicates. Ses yeux brillaient comme un projecteur et comme le tonnerre. Il en jaillissait des flèches d'éloquence. Il avait plus de 70 ans mais il était vif. Son raisonnement était extraordinaire. »

Ali Demirel, militaire-pilote, Haydar Morgui et Ibrahim Ensarî racontent ainsi leur souvenir à propos de leur visite chez Bediiizzaman:

« Nous étions allés rendre visite à Bediiizzaman à Emirdağ avec un groupe de sept personnes. Dans notre groupe il y avait un chef de bataillon, un capitaine, un sergent-major pilote, un horloger, un couturier. Il s'habillait suivant la mode est-anatolienne. Il avait des joues rosées, des yeux bleus, des doigts fins et longs. »

L'un d'entre eux ajoute : De peur de ne plus le revoir je le dévisageais. Mais je n'avais pas remarqué que cela le dérangeait. Il m'a dit : "Je n'autorise personne à regarder mon visage. Ne me regardez pas! ". A ce moment-là son très proche disciple Ceylan a dit: « Ne le regardez pas, il craint le mauvais œil ! » Alors je jetais que des coups d'oeil furtifs. »

A l'âge de 80 ans il avait une moustache blanche, des cheveux blancs, longs et penchaient de côté, il n'avait pas de barbe.

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