son essence véritable et le but de sa création. Car le sage Artiste a prêté à l'homme un moi qui comporte des indices et des échantillons révélant les attributs de Sa souveraineté et la vérité de Ses actions.
Ceci afin que le moi serve d'unité de comparaison susceptible d'informer sur les qualités dominicales et les actions divines. Mais l'unité de comparaison n'est pas censée être actuelle.
On peut constituer une unité de comparaison par hypothèse, par supposition, comme on le fait en géométrie avec les lignes imaginaires. Il n'est pas nécessaire qu'elle existe réellement, comme scientifiquement établie.
Question:
Pourquoi la connaissance des attributs et des noms de Dieu est-elle liée au moi? Réponse :
Il n'y a pas de limite ni de fin à ce qui est absolu et totalisant. On ne peut lui attribuer ni une forme ni une image quelconque ; on ne peut pas le définir : sa nature reste incompréhensible. Sans l'obscurité, par exemple, la clarté continuelle est inconnaissable et imperceptible. On ne peut la concevoir que si on dessine une ligne d'obscurité réelle ou fictive.
On ne peut pas donner une définition ni avoir une connaissance ou une compréhension intime de la science et du pouvoir de Dieu non plus que de ses attributs et de ses noms comme Sage et Miséricordieux : ils sont totalisants, illimités et sans égal. Par conséquent, n'ayant pas de limite et de fin véritable, il faut leur tracer une limite hypothétique, imaginaire.
Et c'est ce que fait le moi. Il s'arroge la souveraineté, la propriété, le pouvoir et le savoir, il dessine un trait ; mais tout cela est fictif. Il propose une limite imaginaire aux attributs totalisants. «Jusque-là les choses m'appartiennent. Au-delà elles Lui appartiennent », affirme-t-il, procédant ainsi à une division. Grâce à ses propres mesurettes, il comprend peu à peu leur vraie nature.
Par exemple, grâce à sa souveraineté fictive dans le cercle de ses possessions, il comprend la souveraineté de son Créateur dans le monde des possibles, et grâce à sa qualité illusoire de propriétaire, il comprend la qualité véritable de propriétaire de son Créateur et dit : « De même que je suis maître en ma maison