LE MOI ET L'ATOME | Le Moi Et L'Atome | 6
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ne se transforment pas en ténèbres ou en futili­tés.

Une fois ce devoir accompli, le moi re­nonce à sa souveraineté fictive et à sa qualité supposée de propriétaire qui servaient uni­quement d'unité de comparaison. Il dit : « La souveraineté Lui appartient, à Lui est consa­crée la louange. Le jugement Lui appartient et c'est vers Lui que vous retournerez »; il atteint la vérité de l'adoration, le degré de "la plus belle stature" 1.

Si en revanche, ce moi oublie la sagesse qui réside dans sa création, qu'il ignore le de­voir inhérent à sa nature, qu'il se considère dans sa signification nominale8 et croit s'appartenir en propre, alors il trahit le dépôt, et tombe sous le coup du verset suivant :

Et est perdu, certes, celui qui la cor­rompt 9.

Ce qui terrifiait les cieux, la terre et les montagnes, c'est bien cet aspect du moi qui engendre toutes les idolâtries, tous les maux, toutes les erreurs. Ils craignaient une idolâtrie éventuelle.

En effet, si on ne connaît pas son es­sence, le moi s'agrandit discrètement alors qu'il n'est qu'un alif ténu, un brin, une ligne hypothétique. Il s'épaissit au point d' envahir tout l'être de l'homme pour le dévorer comme un dragon géant. L'homme tout entier, avec toutes ses facultés, se métamorphose en « moi ».

Ensuite, le moi de la race humaine ren­force ce moi grâce au racisme et au nationa­lisme. Le moi lutte alors, à la manière du dia­ble, contre les commandements du glorieux Artiste créateur en s'appuyant sur ce moi gé­nérique. Dans un raisonnement par analogie, il compare tout le monde et toutes choses à lui-même et répartit la propriété de Dieu entre elles et entre les causes. Il se précipite dans une très grave idolâtrie et justifie le verset sui­vant :

L'association (à Dieu) est vraiment une injustice énorme 10

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7 Coran, 95 : 4

8 n.d.t. :Cflanote, 7

9 Coran, 91 : 10

10Coran, 31:13

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