ne se transforment pas en ténèbres ou en futilités.
Une fois ce devoir accompli, le moi renonce à sa souveraineté fictive et à sa qualité supposée de propriétaire qui servaient uniquement d'unité de comparaison. Il dit : « La souveraineté Lui appartient, à Lui est consacrée la louange. Le jugement Lui appartient et c'est vers Lui que vous retournerez »; il atteint la vérité de l'adoration, le degré de "la plus belle stature" 1.
Si en revanche, ce moi oublie la sagesse qui réside dans sa création, qu'il ignore le devoir inhérent à sa nature, qu'il se considère dans sa signification nominale8 et croit s'appartenir en propre, alors il trahit le dépôt, et tombe sous le coup du verset suivant :
Et est perdu, certes, celui qui la corrompt 9.
Ce qui terrifiait les cieux, la terre et les montagnes, c'est bien cet aspect du moi qui engendre toutes les idolâtries, tous les maux, toutes les erreurs. Ils craignaient une idolâtrie éventuelle.
En effet, si on ne connaît pas son essence, le moi s'agrandit discrètement alors qu'il n'est qu'un alif ténu, un brin, une ligne hypothétique. Il s'épaissit au point d' envahir tout l'être de l'homme pour le dévorer comme un dragon géant. L'homme tout entier, avec toutes ses facultés, se métamorphose en « moi ».
Ensuite, le moi de la race humaine renforce ce moi grâce au racisme et au nationalisme. Le moi lutte alors, à la manière du diable, contre les commandements du glorieux Artiste créateur en s'appuyant sur ce moi générique. Dans un raisonnement par analogie, il compare tout le monde et toutes choses à lui-même et répartit la propriété de Dieu entre elles et entre les causes. Il se précipite dans une très grave idolâtrie et justifie le verset suivant :
L'association (à Dieu) est vraiment une injustice énorme 10
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7 Coran, 95 : 4
8 n.d.t. :Cflanote, 7
9 Coran, 91 : 10
10Coran, 31:13