LE MOI ET L'ATOME | Le Moi Et L'Atome | 9
(1-80)

c'est un autre qu'il sert. Il saisit que son es­sence est indicative, qu'il porte en lui la signi­fication d'un autre. Il ne doute pas qu'il a une existence subordonnée, que son existence continue grâce à l'existence d'un autre et qu'il est constant par la création d'un autre. Il sait que sa qualité de propriétaire est illusoire, que c'est son maître qui l'autorise à posséder ce titre de propriétaire apparent et temporaire. Il a une réalité d'ombre : c'est une misérable om­bre contingente qui porte la marque d'une vé­rité, celle-ci bien réelle et nécessaire. Et son devoir est de servir consciemment en tant que mesure et balance des attributs et des actions de son Créateur.

C'est de ce point de vue que les prophè­tes et les gens purs et les saints de la lignée prophétique considérèrent le moi. Ils compri­rent la vérité et remirent tous les biens au Propriétaire de tous les biens. Ils conclurent que le Maître glorieux n'a d'associé et d'égal ni dans sa propriété, ni dans sa souveraineté et ni dans sa divinité, qu'il n'a pas besoin d'assistant ni de représentant, que la clé de toutes choses est entre Ses mains, qu'il a un pouvoir absolu, que les causes sont un voile Vident, que la nature est un ensemble de lois de Sa création, un instrument de Son pouvoir.

Ainsi, cette belle face rayonnante et lu­mineuse équivaut à un noyau vivant et essen­tiel à partir duquel le glorieux Créateur fit un arbre d'adoration, la touba dont les saintes branches ornent de fruits lumineux le monde de l'humanité tout entier. En dissipant les té­nèbres du passé, elle montre que ce long passé n'est pas un vaste cimetière ni un néant comme le pense la philosophie, mais plutôt une source de lumière, une lumineuse ascen­sion pour les âmes qui passent, un lumineux pays de lumières et un jardin lumineux pour les âmes qui laissent leurs lourds fardeaux et quittent ce monde.

A la deuxième face adhère la philoso­phie. Et la philosophie considère le moi dans sa signification nominale en affirmant que c'est lui-même qu'il indique. Elle conclut que le moi porte en soi sa signification, qu'il agit pour son propre compte. Elle considère qu'il est luimême le principe de son existence ; il existe en soi et par soi. Elle suppose à tort qu'il a un droit de vie, qu'il est le véritable maître de sa circonscription. Elle le considère

Pas d'audio