TRAITÉ DE LA FRATERNITÉ | 22è LETTRE | 5
(0-19)

Voilà, l’hostilité et l’idée de vengeance sont tellement nuisibles à la vie personnelle que si tu aimes ta personne, ne leur permets pas d’entrer dans ton cœur. Si elles y sont entrées, n’écoute pas leurs paroles. Observe et écoute la parole du connaisseur de la vérité, Hafiz Scherazi qui dit :

                     دُنْيَا نَه مَتَاعِيسْتِى كِه اَرْزَدْ بَنِزَاعِى
Puisque le monde est éphémère et passager, il est sans valeur. Si le monde est ainsi, tu comprendras combien ses affaires partielles sont insignifiantes. Il dit aussi :

آسَايِشِ دُو گِيتِى تَفْسِيرِ اِينْ دُو حَرْفَسْتْ    
   

بَادُوسِتَانْ مُرُوَّتْ بَادُشْمَنَانْ مُدَارَا
« La paix et la tranquillité dans les deux mondes s’expriment et se gagnent en deux termes : Bonne et généreuse entente avec ses amis ; attitude conciliante avec ses ennemis. »

Si tu dis : « Je n’ai pas le choix ; l’animosité est dans ma nature. Ils m’ont mis dans une colère dont je ne peux m’abstenir. »

Réponse :  Si aucune trace de mauvais caractère et de mauvaise habitude ne se manifeste, si on n’agis pas avec des choses comme la médisance et de plus s’il comprend son défaut, cela ne causera pas de tort. Puisque tu n’as pas le choix et tu ne peux pas t’en passer, si tu reconnais ton défaut et si tu comprends que tu as tort avec ce travers, ce fait-là est considéré comme un regret spirituel, un repentir discret et une demande de pardon spirituel qui te délivrent du mal de ton adversaire. En fait, nous avons écrit la section de cette lettre afin que se réalise cette rémission morale, pour qu’on ne croie pas que le faux est vrai et pour qu’on ne discrédite pas injustement son adversaire juste.

Un cas digne de réflexion : J’ai vu dans un temps donné comme résultat de la partialité malveillante qu’un homme religieux savant jeta l’anathème dédaigneusement sur un savant pieux qui contredisait son opinion politique et loua respectivement un hypocrite dont l’opinion était conforme à la sienne. Voilà je fus consterné de ce mauvais résultat de la politique et j’ai dit :

  
ﺍَﻋُﻮﺫُ ﺑِﺎﻟﻠَّﻪِ ﻣِﻦَ ﺍﻟﺸَّﻴْﻄَﺎﻥِ ﻭَ ﺍﻟﺴِّﻴَﺎﺳَﺔِ 

Depuis ce temps-là, je me suis écarté de la politique.


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