TRAITÉ À L'USAGE DES MALADES | 25è ÉCLAIR | 33
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Demême, penser aux malheurs et aux maladies des jours à venir qui sont maintenant néant et en souffrir dès maintenant et s'impatienter, se faire de l'injustice sans en être obligé aucune¬ment est une belle folie au sujet de laquelle sont exclues la tendresse et la miséricorde.
En somme, comme le remerciement fait aug¬menter le bienfait; de même, la plainte fait aug¬menter le malheur, aussi, elle fait exclure la miséricorde. Pendant la première Guerre Mon¬diale, à Erzurum, un individu béni a attrapé une grave maladie. Je suis allé chez lui. En se plaignant, il m'a dit: "Depuis cent nuits, je n'ai pu dormir." J'ai eu beaucoup de pitié pour lui. Soudain, il me vint à l'esprit et je dis: "Frère, tes cent jours pénibles passés ont maintenant la valeur de cent jours joyeux. Ne te plains pas en pensant à eux, sois reconnaissant en les regar¬dant. Quant aux jours à venir, puisqu'ils ne sont pas encore arrivés, en faisant confiance à la miséricorde de l'Etre Clément, Miséri¬cordieux qui est ton Seigneur, ne pleure pas avant d'être puni, n'aie peur de rien, ne donne pas au néant la couleur de l'existence. Pense à cette heure, la faculté de patience qui est en toi suffit pour cette heure de souffrance. Ne fais pas comme un commandant fou qui, bien que l'aile gauche de la force de l'ennemi se rendant à son aile droite devienne pour lui une nouvelle force, bien que l'aile droite de l'ennemi qui est à sa gauche ne soit pas arrivée, commence à dis¬perser à gauche et à droite la force centrale, en affaiblissant celle-ci tandis que l'ennemi détru¬it le même centre avec un minimum de force. J'ai dit: "Frère, ne fais pas comme celui-là, con¬sacre toutes tes forces pour l'instant à cette heure-là, pense à la Miséricorde divine, à la récompense de l'au-delà, et au fait qu'elle change ta vie éphémère et passagère en une vie longue et éternelle. Au lieu de cette amère plainte, remercie avec joie." Lui aussi, avec une joie complète, il dit:,"Dieu soit loué! Ma maladie a diminué à un dixième".
CINQUIEME APPROCHE: Elle est com¬posée de trois questions.
Première question: le vrai malheur, le mal¬heur nuisible, c'est celui qui porte atteinte à la religion. Il faut s'en réfugier auprès de la cour divine, chaque fois qu'il y a un malheur concernant

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