TRAITÉ À L'USAGE DES MALADES | 25è ÉCLAIR | 34
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la religion. Mais, les malheurs qui ne touchent pas à la religion ne sont pas des mal¬heurs du point de vue de la vérité. Pour une part, ce sont des avertissements du Miséri¬cordieux. Comme le berger jetant des cailloux à ses moutons qui violent le champ d'autrui, ces moutons ressentant que c'est un avertissement pour les sauver de la mauvaise affaire, retour¬nent contents. De même, il y a beaucoup de malheurs apparents qui sont chacun un aver¬tissement divin, chacun un rappel, et une sorte d'expiation des péchés, d'autres en dissipant l'inattention et en montrant l'impuissance et la faiblesse humaines apportent en quelque sorte la paix. Comme il a été déjà question de cette sorte de malheur qui est la maladie, celle-là n'est au contraire que bienveillance divine et purification. Il est dit dans la Tradition: "Comme en remuant un arbre, ses fruits mûrs tombent, de même en tremblant de la fièvre, les péchés chutent".
Le Prophète Job dans son invocation n'a pas prié pour le repos de sa personne, sûrement lorsque la maladie a empêché l'invocation de la langue et le recueillement du cœur, il a sollicité la guérison pour l'adoration. Nous, avec cette invocation -notre premier objectif- nous devons porter l'intention d'être guéri de nos plaies spirituelles et psychiques. Pour les maladies physiques, quand elles empêchent l'adoration, nous pouvons demander la protection. Mais, sans protester ni nous plaindre, au contraire en manifestant notre humilité et en demandant l'assistance divine. Puisque nous agréons sa Souveraineté, il faut accepter aussi la chose qu'il donne de son point de vue. Se plaindre en disant: "Ah! Enfin!" d'une façon à sous-enten-dre le refus de la destinée et du destin, c'est en quelque sorte une critique du destin et une accusation contre sa miséricorde. "Celui qui cri¬tique le destin se casse la tête en la cognant contre le mur. Celui qui accuse la Miséricorde est privé de Miséricorde." De même que la main cassée par un geste de vengeance ne l'est que davantage, celui qui, touché par le malheur, le reçoit à contre cœur et avec plainte et inquié¬tude, doublera son malheur.
Deuxième question: si on considère le mal¬heur matériel comme grand, il devient grand, si on le considère comme petit, il devient petit.
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