TRAITÉ À L'USAGE DES MALADES | 25è ÉCLAIR | 35
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La nuit, une imagination apparaît à l'œil de l'homme. Si on lui donne de l'importance, elle gonfle, si on ne lui donne pas de l'importance, elle disparaît. Comme les abeilles qui at¬taquent, si on s'occupe d'elles, elles attaquent en grand nombre, si on ne leur donne pas d'im¬portance, elles disparaissent. Les malheurs matériels aussi, tant qu'on les regarde comme grands, grandissent par l'inquiétude; un tel malheur en traversant le corps s'installe dans le cœur, il en résulte même un malheur psy¬chique; celui-ci s'appuie sur l'autre, et continue. Quand le Miséricordieux fera disparaître cette angoisse-là par le contentement de la destinée et la confiance en Lui, le malheur matériel s'allégera progressivement, de même que le tronc d'un arbre qu'on a coupé va sécher. Pour expli¬quer cette vérité, une fois j'avais dit ainsi:
O pauvre laisse les lamentations de la maladie, aie confiance en Lui.
Car, lamentations, c'est malheur sur malheur, faute sur faute.
Si tu as trouvé celui qui a donné le malheur; c'est plaisir même, c'est bonté même, sache-le.
Si tu ne l'as pas trouvé, toute la terre est fardeau même, fin même, malheur même, sache-le.
Bien que ta tête soit remplie des malheurs du monde pourquoi cries-tu à cause d'un petit malheur, place ta confiance en Lui.
Avec la confiance, souris à la face du mal¬heur pour qu'il sourie aussi. Tant qu'il sourira, il sera réduit, il changera.
Comme dans l'exemple d'un combat, en riant contre un adversaire redoutable, l'hostilité se transforme en paix, l'animosité en plaisanterie, l'hostilité diminue et disparaît. De même, se révolter contre le malheur avec confiance est ainsi.
Troisième question: chaque temps a un jugement. En ce temps d'insouciance, le mal¬heur a changé de forme. Dans certains temps et chez certaines personnes, le malheur n'est pas un malheur, au contraire c'est une grâce divine. Pour moi, à notre époque, ceux que l'on croit malheureux touchés par la maladie, mais à con¬dition qu'elle n'atteigne pas la religion, comme je les vois heureux, la maladie et le malheur ne
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