TRAITÉ DE LA FRATERNITÉ | 22è LETTRE | 13
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La cinquième interroge avec le terme اَخِيهِ :
N’avez-vous aucune compassion humaine, aucun lien de parenté au point de denteler de cette façon, sans pitié, la personne morale d’un opprimé qui est votre frère par beaucoup d’aspects ? Êtes-vous dépourvu de raison pour mordre vos membres comme des fous ?

Le sixième dit avec le terme مَيْتًا   :
Où est votre conscience ? Votre nature est-elle si corrompue au point de faire un acte aussi répugnant que l’est celui de manger la chair  de votre frère qui est digne de grand respect?

Donc, dans l’expression de ce verset et les différentes significations de ses termes , le reproche et la médisance sont deux actes blâmables par la raison, le cœur, l’humanité, la conscience, la nature humaine et par la nationatité (qui est  la conscience religieuse) . Ainsi, vois combien ce verset réprime ce crime par un style concis à six niveaux blâmant le blâme miraculeusement à six degrés .

La médisance est une arme abjecte, utilisée le plus par les gens hostiles et jaloux et entêtés. Celui qui se respecte ne s’abaissant pas à cette arme ignoble ne l’utilise pas. Et comme l’a dit un homme célèbre :

اُكَبِّرُ نَفْسِى عَنْ جَزَاءٍ بِغِيْبَةٍ ٭ فَكُلُّ اِغْتِيَابٍ جَهْدُ مَنْ لاَ لَهُ جَهْدٌ

Ce qui veut dire : « J’élève mon ego au dessus du fait de châtier mon ennemi par la médisance et je ne m’y abaisse pas. Parce qu’elle est l’arme des faibles, des humiliés, des ignobles ».

La médisance est que si l’homme médit  était présent et l’avait entendue, il  serait fâché et mécontent. Si on dit juste, ce serait de toute façon la médisance. Si on ment, ce serait aussi bien la médisance que la calomnie : C’est un péché doublement ignoble.

La médisance ne peut être permise que dans quelque cas particuliers :

Un : On peut saisir une personne officielle sous la forme d’une plainte pour qu’elle l’aide, enlève cette faute du pécheur en le ré-intégrant dans son droit.

Un autre : Quelqu’un veut s’associer avec lui. Il te consulte. Toi, par pur intérêt et sans arrière pensée et pour l’exercice du droit de concertation, tu dis : « Ne t’associe pas avec lui. Parce que cela te causera un préjudice. »

Un autre : Son objectif n’est pas l’humiliation ni la divulgation, plutôt pour la description et l’identification, il dit : « Ce boiteux errant est allé à tel endroit ».

Un autre : Si la personne médite est un pécheur manifeste. C'est-à-dire quelqu’un qui est sans vergogne, qui s’enorgueillit d’autant plus des péchés qu’il commet, se délectant de son injustice, et s’y adonnant publiquement sans décence.

Voila la médisance peut être permise dans ces cas particuliers sans arrière pensée et pour la pure justice et pure bienveillance. Sinon comme le feu consume, anéantit le bois ; la médisance aussi elle consume, anéantit les bonnes œuvres.

Celui qui médit ou écoute volontairement doit dire

       اُكَبِّرُ نَفْسِى عَنْ جَزَاءٍ بِغِيْبَةٍ ٭ فَكُلُّ اِغْتِيَابٍ جَهْدُ مَنْ لاَ لَهُ جَهْدٌ

 :  après, lorsqu’il rencontrera la personne médite, il devra dire : « Pardonne-moi ».

اَلْبَاقِى هُوَ الْبَاقِى  
                                              
                                  Said Nursî

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