TRAITÉ DE LA FRATERNITÉ | 22è LETTRE | 16
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Mes Chers et Très Fidèles Frères,

J’exprime une inquiétude qui me vient soudain à l’esprit:

Comme les gens égarés ne peuvent affronter les épées en diamant de Risalé-i Nur, en profitant du problème de subsistance et de l’inadvertance de la saison de printemps, en trouvant des points faibles dans les tendances et les sentiments différents, j’ai senti et compris qu’ils veulent ébranler la solidarité qui existe entre les disciples. Gare ! Faites très attention ! Qu’une divergence ne s’immisce pas entre vous ! L’homme ne peut être sans faute. Mais la porte du repentir est ouverte. Quant l’ego (nafs) et Satan vous conduisent à la protestation et à la critique juste contre  votre frère, dites : « Nous devons sacrifier pas seulement notre droit partiel, mais nous avons sûrement l’obligation de sacrifier notre vie et notre honneur et notre bonheur terrestre à la solidarité qui est le lien le plus fort de Risalé-i Nur. Pour le résultat que Risale-i Nur nous fait gagner, nous devons sacrifier toute chose relative au monde et à l’égoïsme», en disant ainsi, faites taire votre ego. (Note). S’il y a un sujet qui est cause de contestation, consultez-vous les uns les autres, ne faites pas preuve d’intransigeance, tout le monde n’a pas la même sensibilité. Maintenant il faut se regarder les  uns et les autres avec tolérance.

Nous saluons chacun de tous nos frères.

Said Nursî      

[Pour la fraternité, je vais vous expliquer une règle que vous devez prendre serieusement en considération.]

La vie est le résultat de l’unité et de l’union. Quand l’union harmonieuse s’en va , la vie spirituelle aussi s’en va. Comme le verset le remarque :

                    وَ لاَ تَنَازَعُوا فَتَفْشَلُوا وَ تَذْهَبَ رِيحُكُمْ
(Coran :8 :46)

Si la solidarité s’altère, la bonne entente de la communauté perd sa saveur. Vous savez que si on écrit séparément trois élif  ( =la première lettre de l’alphabet arabe) , leur valeur est de trois. Si on les écrit par leur nombre de solidarité, comme elles auront la valeur de cent onze... Trois ou quatre personnes, serviteurs de la vérité comme vous, s’ils agissent  séparément et sans division du travail, leur force est celle de trois, quatre hommes. S’ils agissent avec une vraie fraternité, fiers d’être solidaires les uns avec la vertu des autres au point de s’identifier les uns aux autres par le mystère de se fondre les uns dans les autres, ces quatre hommes-là auront la valeur de la force de quatre cents hommes. Vous avez les mêmes positions que les techniciens de l’électricité qui n’éclairent pas seulement tout Isparta, mais aussi un grand pays ( Isparta est une ville de Turquie où le Risale-i Nur est né en 1926). Les rouages de la machine sont obligés de s’entraider. Non seulement ils ne se jalousent pas ; au contraire ils sont contents les uns des autres d’avoir plus de force. Si un rouage que nous supposons consciencieux voit un autre plus fort, il sera content. Parce qu’il allège son devoir. Les personnes qui assument la responsabilité d’un très grand trésor  sublime qui est le service du Coran et de la foi, du vrai et de la vérité sont fiers, reconnaissants et plein de gratitude, si plus de dos forts s’en endossent. Gare à l’ouverture de la porte de la critique les uns contre les autres ! En dehors  des sphères de vos frères il y a beaucoup de gens à critiquer. Comme je suis fier de vos mérites, je suis content que vous les possédiez, tant que j’en serai privé, je les considèrerai comme les miens. Vous aussi, vous devez vous regarder avec le regard de votre maître, de façon que chacun de vous diffuse les vertus de l’autre.

Comme je l’ai trouvé très important, je vais vous expliquer le sentiment fraternel qu’a manifesté, parmi nos frères, Hafiz Ali Efendi d’Islamköy à l’égard d’un autre frère à nous, qui pourrait être son concurrent: Cette personne-là est venue chez moi ; je lui dis que l’écriture de l’autre était mieux que la sienne et qu’il servira beaucoup plus ( Le Risale-i Nur, au début, pendant 35 ans a été écrit à la main en l’alphabet arabe). Je regardai Hafiz Ali et je vis qu’il était fier de la supériorité de l’autre avec parfaite sincérité et cordialité et il s’en réjouit. Aussi, il fut content d’avoir attiré le regard d’amour de son maître. J’ai fait attention à son cœur, ce n’était pas une apparence, j’ai senti qu’il était cordial. J’ai remercié Dieu Absolu qu’il y eût parmi mes frères, certains qui portent ce sentiment élevé. Si Dieu le veut, ce sentiment rendra beaucoup de services. Elhamdulillah (Louange à Dieu) , ce sentiment se propage peu à peu auprès des frères qui sont autour de nous.

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